Tapissier, un métier d’art issu d’une
pratique millénaire
Dans son atelier de confection, Denise Piffeteau reproduit des gestes ancestraux.
Le métier de tapissier d’ameublement est en effet très ancien, il tire ses origines du Moyen-Âge et reste en perpétuelle évolution au gré des modes et des époques.
Le mot « tapissier » a pour origine… la tapisserie !
Au temps des croisades, ces grandes tentures murales permettent à la fois de décorer et d’isoler les murs des forteresses froides et humides. Déjà à cette époque, les tapisseries s’invitent dans l’ameublement et habillent lits et dressoirs.
De la petite histoire du tapissier garnisseur…
C’est au XIIIe siècle que le métier s’organise : on commence à distinguer les tapissiers Sarrazinois et Hautelissiers, ils fabriquent respectivement des tapis veloutés inspirés de l’Orient, et des tapisseries murales.
Le roi Louis XIII va plus loin en codifiant le métier : sous son règne apparaissent les tapissiers Courtepointiers, ils sont à la fois fabricants et commerçants de meubles garnis et tapisseries.
Les Courtepointiers sont les ancêtres directs du tapissier d’ameublement, leur pratique va s’étoffer sous Louis XIV : ils peuvent désormais confectionner et décorer les rideaux, passementerie et lambrequins.
Les tapissiers sous influence royale
Le métier poursuit sa progression technique tout en restant attaché à la volonté royale. En effet, Versailles étant l’épicentre culturel d’Europe, chaque roi de France tient à marquer son règne avec son propre style. L’influence royale inspire de nombreux domaines :
mode vestimentaire,
coiffures,
mais aussi ébénisterie,
et décoration intérieure.
Les tapissiers s’adaptent au goût de chaque époque et vont atteindre sous l’Empire un très haut de degré de maîtrise.
L’époque contemporaine va apporter de nouveaux matériaux et une plus grande liberté créative. Ainsi, le tapissier d’aujourd’hui se renouvelle tous les jours et apprécie de travailler également sur du mobilier moderne.
Pour autant, il va toujours recourir aux techniques traditionnelles pour livrer un travail de qualité et surtout :
« Respecter l’âme du meuble que vous lui aurez confié »
Le saviez-vous ?
Molière fut tapissier en son temps
Molière est le descendant d’une longue lignée de tapissiers venus chercher fortune dans la capitale.
Son père obtient la charge de tapissier ordinaire à la maison du roi : à ce titre, il fournit la cour en étoffe d’ameublement et petits mobiliers garnis. Molière va occuper un temps la charge de tapissier et valet de chambre au service des plus puissants.
Le métier de tapissier d’ameublement aujourd’hui
Le tapissier décorateur a gardé aujourd’hui son statut d’artisan, mais son métier ne s’arrête pas aux seules techniques de restauration. Issu d’un CAP et d’un brevet technique de métier, il a étudié pendant 4 ans les gestes professionnels, les matériaux, la décoration et les styles de mobilier.
Il propose à ses clients une grande palette de prestations, visant à embellir et coordonner la décoration de leurs intérieurs :
Confection et pose de rideaux, voilage, et stores sur-mesure
Réalisation de coussins, têtes de lits et dessus de lits
Confection et pose de tentures murales pour agrémenter et mieux isoler vos pièces de vie. Cette activité méconnue revient en grâce auprès du grand-public, mais elle demande un grand savoir-faire et donc une spécialisation. Pour preuve, elle n’est pas proposée par tous les tapissiers.
La vente et le conseil sont aussi au coeur du métier.
Tout comme ses ancêtres courtepointiers, le tapissier a également vocation à vendre tissus, étoffes et accessoires selon vos goûts : par son intermédiaire, vous pourrez avoir accès aux collections des grandes marques. Le choix est presque infini…
© HOULÈS